Actualités

Toutes les catégories Actualité L'entrepreneur du mois

Interview Camille Rigaud, fondatrice du Tiers-lieu Le lien

publié le : 29/09/2021

Camille Rigaud est la fondatrice du Tiers-Lieu « Le lien Pyrénées » Situé au pied de la Côte de Ger à IBOS (65) sur une ancienne friche industrielle de 7ha, Le Lien réunit des entreprises, associations, commerces, activités sportives et culturelles à impact environnemental et social positif.  Entretien:

Est-ce que vous pouvez nous présenter le lien ?

C.Rigaud : Le Lien est un tiers-lieu écoresponsable situé à Ibos sur une friche industrielle avec pour objectifs de rassembler de nombreuses activités avec des valeurs communes. Aujourd’hui on travaille d’un côté, on va faire ses courses ailleurs, de même pour le sport ou les activités avec les enfants, le but étant de rassembler sur un même site toutes ces activités complémentaires dès lors qu’elles partagent une vision commune d’impact sociale et environnementale. C’est aussi pour ça que nous avons décidé de réinvestir une friche.

C’est quoi un Tiers-Lieu ?

Chacun a un peu sa définition du Tiers-Lieu, moi je vois ça comme les anciens bistrots de village, où on se réunit pour passer un bon moment. Pour la version plus officielle, c’est un lieu hybride où l’on peut travailler et avoir d’autres activités avec des spécialités pour chaque Tiers-Lieu, notre but étant de créer un Lien !

Quels-sont vos objectifs avec Le Lien ?

L’objectif est de placer l’humain au cœur du projet et de refaire du lien entre les gens, les activités, entre les entreprises et les associations etc… Essayer de se réunir pour faire des actions ensemble, des choses qui vont dans le bon sens, quand on voit l’urgence qu’il y a à changer nos modèles économiques, sociaux ou environnementaux. Ensemble on est plus fort et la transition écologique est beaucoup plus efficace en travaillant ensemble que  dans un effort individuel.

Et vous, quel est votre parcours ?

J’ai obtenu un Master en marketing et communication, et après plusieurs expériences dans des grands groupes, j’ai intégré une start-up où l’on parlait beaucoup d’innovation et de numérique, mais les propositions n’avaient pas beaucoup de sens pour moi et mon conjoint. En 2018, nous avons donc décidé de prendre une année sabbatique pour faire un tour du monde des innovations vertes. Ça a été la grosse claque, on a rencontré des entrepreneurs, des investisseurs, des ONG, des bénévoles partout dans le monde qui arrivaient à faire changer les choses à leur échelle. C’est le message que l’on a retenu, rien n’est impossible, ces innovations et ces solutions existent. C’est à la fin de ce voyage que l’idée du Lien a germé et par la suite s’est concrétisée avec cette friche industrielle qui appartenait à mon beau-père.

Avez-vous déjà reçu des demandes d’entreprises pour rejoindre le projet ? Et si oui, de quel type ?

Nous avons déjà intégré des entreprises, des associations et quelques structures dans le projet, c’est un besoin que nous avions identifié sur le territoire. Et le Lien est ouvert à tous, le but n’est pas de faire un entre-soi mais de faire du lien entre les personnes. On accepte tout le monde à partir du moment où ils jouent le jeu du Tiers-lieu, même si les activités ne sont pas 100% écoresponsables, on essaiera d’améliorer les processus et de discuter ensemble sur comment changer les choses.

Vous avez obtenu une subvention de 38 000€ auprès de l’agglomération, qu’est-ce que cela va vous apporter ?

La friche industrielle nécessite beaucoup de travaux et d’investissements, cela va nous aider à initier le projet, à rénover les différents bâtiments pour accueillir nos prochains locataires.

Pourquoi avoir choisi le territoire pour vous implanter ?

Je pense que c’est un territoire qui a beaucoup de potentiel et qui est très dynamique. Je ne suis pas du territoire donc quand je suis arrivée ici, je ne connaissais personne et j’ai découvert beaucoup d’initiatives, les gens font et ont envie de faire des choses, notamment dans les valeurs que nous partageons. Pour moi, l’élan humain est ce qui caractérise le plus le territoire. Evidemment il y a son emplacement à côté de la montagne et pas loin de l’océan mais ce sont des atouts faciles. Pour moi, c’est la dynamique, les gens, l’esprit et la convivialité.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Le Lien est actuellement une association mais va devenir une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) et fonctionnera donc comme une coopérative, l’avenir du Lien est lié au collectif, c’est une graine que l’on a plantée. L’idée est que chacun apporte sa contribution, ce sera la construction de tous ceux qui ont participé. 

scroll